Programmes

En feuilletant ce livret, découvrez quelques programmes phares de l’histoire de la polyphonie et de la vie de l’Ensemble.

3 ou 4 chanteurs

L’art du chantre médiéval (retour aux sources)

Le chant de l’Eglise médiévale interprété à la lueur des plus anciennes sources de la musique occidentale.

Nous inspirant de pratiques encore vivantes de chant monodique aux mélodies ornées et au rythme libre, nous tentons de redonner souffle au plus ancien répertoire musical ayant en Occident laissé des traces écrites. C’est tout au long du Moyen-âge que s’est construit et établi le corpus textuel et musical de la liturgie chrétienne, chanté jusqu’à nos jours en suivant des évolutions stylistiques et des variantes régionales.
A partir de l’an Mil, cette pratique liturgique s’enrichit d’une production poétique et musicale et par des techniques polyphoniques dès le XIe s.
Le XIIe siècle est une “première renaissance” où jaillit une création musicale d’une incroyable modernité à laquelle on donne le nom de “Nova Cantica”. C’est le siècle où s’établit véritablement l’ancrage esthétique de l’art musical occidental.

4 chanteurs et instrumentistes

Douce Dame

L’âge d’or de l’amour courtois

Parallèlement aux grands romans médiévaux, une poésie lyrique en langue vernaculaire se développe au XIIIe siècle. Dès l’origine, poésie et musique sont étroitement liées, donnant naissance à un art profane entièrement monodique : la chanson. Ce mouvement poétique et musical, inventé au siècle précédent dans le sud de la France par les troubadours, se prolonge dans le nord du pays dans une impressionnante floraison de chansons composées par des musiciens-poètes  : les trouvères.
C’est l’Amour courtois qui est au centre de cet important corpus. Le culte de la femme –qui prolonge et parfois se mêle à celui de la vierge Marie– est le thème principal de ces poésies pleines de grâce.

5 chanteurs et instrumentistes et un ingénieur du son

Héritages

…  où Falla rencontre la tradition grecque,
où la vie se chante en grec, en français, en latin, en breton et en italien,
où Fauré répond à Coltrane …

Ce concert est un parcours dans une histoire trans-générationnelle familiale où se mêlent les musiques qui nous ont nourris, celles qui ont déterminé nos choix et celles qui ne cessent de nous enthousiasmer.
Par des parallèles, des moments de communion et de flagrants détournements, nous nous réapproprions les héritages des générations précédentes en y apportant notre expérience individuelle et notre curiosité partagée pour les sons du monde, nous ouvrant vers une musique plus universelle parce que diverse et foisonnante.

Laude Novella

7 chanteurs et instrumentistes

Répertoires dévotionnels “sur les pas de François d’Assise”
Italie XIIIe et XIVe siècles

Phénomène littéraire et musical absolument fascinant, à la frontière du populaire et du savant, les Laudes monodiques sont le tout premier répertoire italien en langue vernaculaire. Expression de la dévotion populaire, elles sont un élément déterminant de la vie des confréries franciscaines en Toscane et en Ombrie. Grâce à deux manuscrits leurs mélodies sont parvenues jusqu’à nous.
Voix et instruments permettent de composer un programme varié, ponctué d’improvisations au violon et intégrant 2 compositions commandées à Helena Winkelman et à Dominique Vellard.

4 à 6 chanteurs/instrumentistes

L’amor de lonh

chansons de troubadours et de trouvères des 12è et 13è siècles
& répertoires traditionnels d’Occitanie et d’Espagne

Centré sur le thème, cher aux troubadours, de “l’amour de loin” ce programme est un parcours dans le dédale des sentiments amoureux liés à l’absence (qu’elle soit due aux croisades, à la guerre, aux tournois, aux interdictions paternelles …), il est un cheminement non conventionnel parmi des styles et des époques différentes, la musique courtoise et celle des villages, une immersion dans le vaste monde de la chanson, en compagnie de ses premiers maîtres –les troubadours, les trouvères, Adam de la Halle – et de ses éternels serviteurs : les chantres-poètes traditionnels d’Occitanie ou d’Espagne.

5 chanteurs et instrumentistes

Beneita es Maria

Las cinco festas de Santa Maria – Cantigas d’Alfonso el Sabio
Espagne, XIIIe siècle

Dès les premières années d’existence de l’Ensemble Gilles Binchois, les Cantigas de Santa Maria ont été un répertoire dans lequel nous nous sommes plongés avec gourmandise. Cet intérêt s’est renouvelé récemment à l’occasion d’un travail musicologique et interprétatif à l’Université de Toulouse sur le cycle des “Cinco festas de Santa Maria. Ce cycle ouvre l’un des plus importants manuscrits de ces cantigas.
Les liens avérés existant entre les musiciens espagnols de la cour et les musiciens des autres cultures présentes dans l’Espagne du XIIIe siècle nous ont incité à proposer une mise en regard des cantigas avec certaines chansons du bassin méditerranéen en langue arabe et en Ladino (chansons séfarades).